L’ESS, qui concilie activité économique et utilité sociale, représente 10 % du PIB et emploie 2,3 millions de salariés. Ses entreprises sont actives dans des domaines tels que la lutte contre le chômage, l’illettrisme, le décrochage scolaire, pour développer l’autonomie des personnes âgées ou handicapées, ou encore protéger l’environnement.
« Avec l’accélérateur, on ne va pas uniquement s’adresser aux entrepreneurs et aux associations qui innovent, mais aussi à l’ensemble de l’écosystème et aux relais territoriaux pour mettre tout le monde en synergie », a précisé Christophe Itier, entouré du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et du secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, Julien Denormandie.
L’objectif du gouvernement est de fédérer les entreprises et les soutiens possibles. Pour favoriser le développement national d’initiatives ayant fait leurs preuves au niveau local, et pour financer cette ambition, l’objectif sur la durée du quinquennat est de mobiliser 1 milliard d’euros en fonds publics et privés.
« Nous sommes en discussions avec des investisseurs pour créer un fonds d’amorçage national d’ici la fin du 1er semestre », a précisé à l’AFP M. Itier. Selon lui, sont d’ores et déjà partants la Caisse des Dépôts et la BPI, ainsi que le Crédit coopératif, BNP-Paribas ou des organismes comme France Active ou Inco (ancien Comptoir de l’innovation).
French Impact
L’accélérateur d’innovation sociale comporte en outre une marque collective baptisée « French impact », utilisable par des associations, fondations, coopératives et autres entreprises ayant développé des actions au service de l’intérêt collectif.
« Le French impact sera la nouvelle bannière de l’économie sociale et solidaire, et plus largement de tous les acteurs de l’innovation sociale », a poursuivi M. Itier. « Cette économie, c’est un des facteurs de compétitivité et d’attractivité du pays, au même titre que la French tech ».
Ce « #French Impact » va se déployer suivant cinq axes :
- Animer la communauté des acteurs de l’innovation sociale, dans l’objectif de mieux identifier ce qui est à l’œuvre sur les territoires.
- Mobiliser des moyens financiers. Étalée sur cinq ans, une enveloppe d’un milliard va être dégagée, avec des fonds publics et privés, tant pour l’amorçage que pour le changement d’échelle des entreprises ciblées.
- S’attaquer à la complexité administrative et aux freins réglementaires. Un réseau de « hackers » de l’innovation sociale va créer « un cordon sanitaire réglementaire ».
- Mesurer l’impact, « booster l’évaluation ». Le Haut-Commissaire a tenu à rassurer les acteurs sur l’accès aux données. Tout sera en open source : les innovations, le savoir-faire, les méthodologies…
- Soutenir les incubateurs, les accélérateurs locaux, les Ruches, les PTCE…
D’ores et déjà, « un appel aux pionniers French Impact » est lancé jusqu’au 26 février, pour sélectionner une dizaine d’entreprises emblématiques de l’ESS, à forte capacité d’entraînement. En février, sera lancée la plateforme digitale. Mars sera le temps de l’appel à candidatures permanent pour labelliser les accompagnateurs et les territoires innovants. En mai-juin, le « French impact » sera expérimenté sur des territoires pilotes, avant de se déployer sur tout le territoire national, en janvier 2019.
Copyright © AFP