L’avion, la bête noire du réchauffement climatique ?
Lundi 1er avril, en Suède, une tribune dans le quotidien Dagens Nyheter est signée par 250 acteurs, réalisateurs et producteurs suédois, où ils exigent ensemble que l’industrie cinématographique suédoise change ses modes de production. C’est notamment les tournages à l’étranger et les nombreux déplacements en avion qui sont pointés du doigt. C’est un mouvement qui prend dans l’ampleur en Suède, des anonymes, mais aussi des personnalités du monde de la culture, des sportifs, des politiciens, nombreux sont ceux au pays de Greta Thunberg (la collégienne qui a lancé un mouvement mondial des jeunes pour le climat) à faire le serment de ne plus prendre l’avion.
Une prise de conscience d’autant plus importante sachant que les Suédois aiment voyager, et ce cinq fois plus que la moyenne mondiale.
Puis, seulement deux jours après, Libération titrait en Une « Si on arrêtait de prendre l’avion ? ».
Alors, l’avion deviendrait-il la bête noire du réchauffement climatique ? Les professionnels du tourisme assistent à une montée en puissance de ce sujet, dont les réactions ont été nombreuses.
Les émissions de CO2 sont le point prédominent du réchauffement climatique, en ce sens, l’ONU indique que le transport aérien représente 2 à 3% des émissions de gaz à effet de serre, et le transport routier 15% d’émissions à lui seul.
Il est important de rappeler que l’avion doit rester un mode de transport, accessible à tous, afin que chacun conserve la possibilité de voyager. En parallèle, on assiste à une course de la compensation carbone, alors que la recherche continue ses efforts pour accélérer le développement d’un marché proposant des biocarburants (en Europe uniquement dans un premier temps). Est-ce que la mise en place d’une nouvelle taxe incluant la compensation carbone dans le billet du voyageur, est véritablement une solution durable ?
Une question épineuse qui ne peut être tranchée aussi simplement.
Pour rappel, en théorie chaque français ne devrait pas dépasser 1.2 à 2 tonnes de CO2 par an, pour être neutres en carbone. A titre d’exemple, un Paris-New York en avion émet environ 1 tonne de CO2, soit presque la totalité du « budget carbone ».
Comment responsabiliser, sensibiliser les voyageurs sans les culpabiliser ?
Si la première solution est de réduire son impact carbone, comment réduire sans mettre en péril tout le secteur du tourisme ?
L’ADEME souhaite répondre à ces questions, et s’intéresse au monde du tourisme. En ce sens, l’UNAT est ravie d’avoir eu l’opportunité de contribuer aux échanges d’un comité d’orientation se penchant sur l’adaptation du tourisme au changement climatique. Les résultats seront bientôt connus et nous pourrons vous les communiquer.
Il demeure primordial de veiller au départ en vacances du plus grand nombre, dans des conditions respectueuses de l’environnement.
Pour aller plus loin :
https://www.ipsos.com/fr-fr/lobservatoire-du-bilan-carbone-des-menages
https://e-rse.net/emissions-CO2-francais-empreinte-carbone-271641/#gs.bkrgvj
https://e-rse.net/avion-pollution-comparaison-voiture-27321#gs.bks8mj