#EnVacances
La crise sociale que traverse notre pays touche tous les domaines et entraîne des revendications multiples (pouvoir d’achat, transition écologique, plus de démocratie….).
Loin d’être anecdotique, la demande de vivre dignement inclut la possibilité de partir en vacances. Alors que 40 % des français ne partent pas en vacances, dont 3 millions d’enfants, les Français sont 87 % à considérer que c’est une nécessité pour leurs enfants et 83 % pour eux-mêmes.
Cette demande touche l’ensemble de la population : jeunes, moins jeunes, personnes âgées. Elle met en exergue les inégalités qui minent notre société. Selon l’Observatoire des inégalités, 86 % des cadres supérieurs vont en vacances contre 47 % d’ouvriers. Partir ou ne pas partir est désormais un véritable marqueur social. Pour les non-partants, c’est une double peine. A un quotidien socio-économique souvent très contraint, s’ajoute l’impossibilité de rompre avec les pesanteurs du quotidien, de se détendre, de profiter d’un temps singulier et privilégié, d’être « comme tout le monde ».
Ne pas partir signe l’exclusion et participe à la dégradation des conditions de vie. Ce constat alarmant va en s’aggravant : les écarts entre Français se creusent. Ils partent de moins en moins, aujourd’hui 50 % des enfants des familles les plus modestes ne vont pas en vacances, alors qu’ils étaient 40 % en 2004. De même, le taux de départ des plus défavorisés est passé de 44 % en 1998 à 40 % en 2014 alors que dans le même temps, il passait de 83 % à 86 % pour les plus aisés. Cette situation porte en elle des risques forts de ruptures sociales, citoyennes, économiques et culturelles.